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POUR LAOKA, FRANCE TV 

J’ai la joie de vous présenter mon nouveau film Pour Laoka diffusé sur France TV. 

Merci à Gilles Elie-Dit-Cosaque d’avoir monté ce projet intitulé "un air de Glissant".

Pour Laoka est réalisé à partir du poème éponyme d’Edouard Glissant.

 

Ce poème m’évoque le voyage forcé effectué par les populations venues d’Afrique en route pour les Antilles. J’y ai vu une identité créole créée à la fois par les souvenirs de pays perdus et de corps, évoqués par fragments, bâtis par la souffrance. J’ai eu envie d’évoquer des territoires archipélagiques, entouré par l’océan et encerclés par des marais à la végétation abondante.


C’est aussi un texte sur une filiation chaotique, violente. 

Ce que j’aime énormément dans ce poème c’est la force du portrait d’une population rendu par une énumération de sensations de corps, de souvenirs, lié à des territoires organiques et imaginaires. 

 

J’ai eu envie de montrer ces corps fragmentés par mon dessin qui les fait apparaître par touche : une cheville entravée, un regard, une poitrine qui se soulève par un souffle excité par l’effort, un visage de bébé ballotté par la marche de sa mère.

 

J’ai voulu parler des corps de ce poème, de l’effort, de la contrainte et aussi de la fusion entre la chair et la terre. Le sang se mêle à la boue, qui se mêle à la ferraille.
Le peuple antillais s’est construit par le métissage des cultures et sa fusion à la fois symbolique et organique avec la terre qu’ils ont travaillé, foulé, dans laquelle ils ont laissé, leur « trace ». 

 

J’ai essayé de parler de cette sensualité organique là. Mêler une image crue avec la délicatesse d’un trait qui parlerait aussi de la fécondité de ces rencontres. 

 

Au cours du film, la nature est vivante, elle absorbe les fluides humains, le sang, la transpiration, les larmes.

J’ai voulu montré l’eau, le sable, les mangroves avec leurs systèmes racinaires labyrinthiques. Elle accompagne aussi les gestes des hommes, une branche pousse là où un homme s’est reposé durant son effort, les petites racines du rhizome semblent caresser le pied d’un esclave lors de sa marche forcée.


Partout, les traces laissées par ces hommes forment les nouveaux contours d’une terre qui est nourrie et modifiée par leur présence, et les hommes à leur tour sont façonnés par ces nouveaux lieux. 

Voix : Alex Descas

Musique : François Causse

Son : Simon Dubois / Les Gens Bien productions

Chargée de production : Audrey Iattoni

 

Production : Maison Garage avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l'Image Animée, de la Collectivité Territoriale de Martinique, de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage et la participation du Ministère chargé de Outres-mer

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